Liban

Yan Morvan

Chroniques de guerre 1982-1985
Sous la direction de Marco Zappone


L’invasion du Liban par l’armée israélienne en 1982 marque le début de l’opération «Paix en Galilée». Le photojournaliste Yan Morvan est dépêché sur place par l’agence Sipa pour Newsweek. De 1982 à 1985, il raconte la guerre du Liban telle qu’il l’a vécue et au cours de laquelle il a failli à plusieurs reprises perdre la vie… Il relate l’histoire d’un pays déchiré, sans jamais prendre parti ni privilégier un des acteurs de ce drame, afin de restituer le plus fidèlement possible les épisodes marquants de ce conflit majeur. En parallèle, il nous livre son reportage poignant réalisé avec sa chambre photographique grand format sur la «ligne verte», le no-man’s land qui traverse Beyrouth et sépare les belligérants. La guerre à la chambre 4×5 inches, c’est à contre-courant de tout : le sujet pose, le temps s’arrête, un moment rare sur une ligne de front. Les combattants posent pour la gloire éphémère d’un portrait, les civils encore présents dans la ville meurtrie pour dire au monde qu’ils sont toujours là et qu’ils ne pourraient pas être ailleurs, avec autour un sinistre amoncellement de ruines…

«Les photographies de cet ouvrage ont été prises au Liban entre 1982 et 1985, durant la période la plus violente et meurtrière de la guerre civile (1975-1990) qui ensanglanta ce pays autrefois riche et paisible. Yan Morvan est à l’époque un jeune photojournaliste de vingt-huit ans attaché à l’agence parisienne Sipa.
La cohérence et l’exhaustivité de cet ensemble découlent d’un important travail de recherche et d’organisation de ses archives. Ce corpus témoigne à la fois de l’histoire du Proche-Orient, mais aussi de l’histoire de la photographie. C’est là l’une des toutes dernières démonstrations de ce que l’on a appelé l’«âge d’or» du photojournalisme, supplanté vers la fin des années 1970 par l’irruption d’autres médias dans la divulgation de l’information.
Au déroulé chronologique des événements, à ce reportage photographique haletant, tremblant, saccadé relatant le traumatisme de la société libanaise s’ajoute une série intemporelle, comme suspendue dans le vide d’un décor irréel. La «ligne verte» – tel est le nom que Yan Morvan a voulu donner à cette série – rassemble des images prises avec une chambre Linhof Technika 4×5 inches en 1985 le long de la ligne de démarcation qui sépare dans Beyrouth les deux factions belligérantes, les musulmans à l’ouest, les chrétiens à l’est. Nous avons fait le choix de présenter la «ligne verte» en trois sections distinctes : les combattants, les civils et les ruines. Le photographe est parvenu à figer le temps du chaos, mais cette fois à la chambre photographique montée sur trépied : des décombres de la ville de Beyrouth surgissent tels des spectres débonnaires les combattants qui prennent la pose pour la gloire éphémère d’un portrait ; les hommes, les femmes et les enfants qui font face à l’objectif pour dire au monde qu’ils sont toujours là, et qu’ils ne pourraient pas être ailleurs. Ce n’est pas la première fois que l’on utilise la chambre photographique afin de documenter un conflit, mais en époque moderne cela marque une exception dans l’histoire du photojournalisme qui vit à ce moment le crépuscule d’une longue et glorieuse histoire.»

Textes de Yan Morvan et Marco Zappone
26 x 32 cm, 472 pages
ISBN : 979-10-95822-00-4
Couverture toilée cartonnée
69 €
Novembre 2018

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